Signature d’un protocole d’accord stratégique pour une cacaoculture durable

Le Cameroun et le Brésil unissent leurs forces pour moderniser la filière cacao et promouvoir une production durable, inclusive et compétitive.
Du 3 au 8 août 2025, le Cameroun a accueilli une délégation brésilienne conduite par M. THIAGO Guedes, Directeur Général de la CEPLAC, pour une mission de travail marquée par la signature d’un Protocole d’Accord stratégique en faveur d’une cacaoculture durable. Portée conjointement par la Société de Développement du Cacao (SODECAO) et la Commission Exécutive du Plan de Culture du Cacao (CEPLAC) du Brésil, cette entente ouvre un nouveau chapitre de coopération technique et institutionnelle entre les deux pays.
Un partenariat enraciné dans l’histoire et relancé à cause de nouveaux défis
Depuis 1960, les relations entre le Cameroun et le Brésil reposent sur une série d’accords bilatéraux et d’échanges réguliers. La visite de 2005 du président Luiz Inácio Lula da Silva à Yaoundé avait déjà scellé une volonté commune de travailler ensemble, notamment dans le domaine de la cacaoculture.
Mais deux décennies plus tard, si un nouvel accord est signé, ce n’est pas par simple prolongement des relations existantes. La filière cacao est aujourd’hui confrontée à des pressions inédites qui redessinent les priorités : l’impact grandissant du changement climatique sur les rendements, l’exigence de produire un cacao « zéro déforestation » imposée par le Règlement Déforestation de l’Union européenne (RDUE), et la nécessité croissante de garantir une traçabilité complète du produit, du champ à la tablette de chocolat.

Face à ces enjeux, le Cameroun et le Brésil ont choisi d’unir leurs savoir-faire pour dépasser la simple coopération et mettre en place des solutions concrètes, capables de répondre aux attentes du marché international tout en protégeant les moyens de subsistance des producteurs.
Des objectifs clairs et partagés
Le protocole d’accord signé porte sur axes suivants :
- Le financement ;
- Le renforcement des capacités ;
- La recherche ;
- L’assistance technique et le transfert de technologies.
Un diagnostic exploratoire riche en échanges
Durant leur séjour, les experts brésiliens et camerounais ont multiplié visites et rencontre, ce qui a permis de passer en revue l’ensemble de la chaine de valeur du cacao aux Cameroun :
- Production de semences : Champs semenciers et pépinières de la SODECAO à Nkoemvone ;
- Production du cacao marchand : Exploitations agroforestières à base de cacao de Nkolmetet ;
- Transformation semi-industrielle : Unité de transformation Africa Processing Company à Mbankomo ;
- Structuration des producteurs : Implication des jeunes et des femmes dans la cacaoculture, la transformation artisanale et commercialisation à Ngomedzap (SOCOOPROCAM-COOP/CA) et la Mairie de Yaoundé 1er.
Ces rencontres ont permis d’identifier des idées de projets allant de la production du matériel végétal à la modernisation de l’appareil de production en passant par la création d’unités pilotes de transformation et le développement de programmes de formation et de conseil agricole. Tous intègrent désormais un même fil conducteur : produire plus et mieux, tout en préservant les forêts et en assurant la transparence sur l’origine de chaque fève.

Des perspectives ambitieuses
La phase opérationnelle s’annonce rapide, avec la mise en route d’un plan d’actions sur les aspects suivants :
- Création de champs semenciers modernes multi-sites ;
- Mise à niveau des champs semenciers existants ;
- L’accompagnement des coopératives ;
- Programmes d’inclusion et d’autonomisation des femmes et des jeunes ;
- Développement des ressources humaines ;
- Accompagnement à la transformation artisanale et locale.
La signature de ce protocole ne se limite donc pas à un accord entre deux pays : elle répond à une transformation profonde du marché mondial du cacao et aux impératifs d’une agriculture respectueuse de l’environnement.

Bien plus qu’un simple accord bilatéral, ce nouveau partenariat apporte une réponse directe aux mutations rapides du commerce mondial du cacao et à l’urgence de promouvoir une agriculture résiliente face au changement climatique etc. Ancré dans l’innovation, le partage de savoir-faire et la création de valeur locale, le Cameroun et le Brésil affichent une vision ambitieuse : faire du cacao un moteur de développement durable, un symbole d’excellence à l’échelle mondiale et un héritage à transmettre aux générations futures
NJK
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