Attention aux pépinières douteuses!

L’un des constats que l’on fait en sillonnant les bassins de production du cacao des Régions du Centre, du Sud et de l’Est, c’est la très forte présence des pépinières douteuses de plants de cacaoyers aux abords des routes.

Une tendance qui pourrait se justifier par la demande accrue en matériel végétal de qualité par les citoyens et l’ouverture de la filière cacao à de nombreux intervenants. A dire vrai, cette manière d’opérer est consécutive à une faillite des institutions qui n’ont pas prévu des balises pour un recentrage des activités et une définition précise des missions dévolues à chaque maillon de la chaîne de production du cacao. Conséquence, dans certaines officines, l’on a transformé la production du matériel végétal en un gros business.  De nombreux aventuriers aux grands appétits s’y sont engouffrés pour Rechercher des gains.

Identification des plants de Cacaoyers avant chargement.

A la réalité, peut-on dire que ce matériel végétal « tout venant » est un matériel de qualité tel que les orfèvres de la science végétale l’entendent ? Ce d’autant plus que ces promoteurs ne prélèvent pas les cabosses des champs semenciers, lieux appropriés de récolte des cabosses-semences. Dans ce contexte où la qualité est reléguée au second plan, la production, voire la survie de l’exploitation, sont hypothéquées. Pour ces pépinières « tout venant »,    la    semence    douteuse    est prélevée en champs de production, ce qui est vivement déconseillé. D’où le faible taux de production à l’hectare et des risques de survenance des maladies graves dans la cacaoyère. L’on ne devrait pas être surpris par le dessèchement brutal des cacaoyers dans les champs. De fait, le montage d’une pépinière est assujetti à l’observance des règles et contraintes scientifiques précises, pour un meilleur développement du cacaoyer. Certains affairistes pépiniéristes, qui bénéficient de  la protection et du financement des structures insoupçonnées, distribuent les plants de cacaoyers gratuitement. D’autres vendent ces plants douteux très chers et il revient au bénéficiaire de se débrouiller à les enlever par ses moyens propres, sans aucun suivi technique sur la préparation préalable de l’exploitation.

A contrario, la SODECAO qui dispose des champs semenciers à Mengang, Nkoemvone et Abong Mbang monte des pépinières à base des cabosses semences qu’elle y prélève. En pépinière, les plants de cacaoyers bénéficient de toutes les attentions recommandées. Après maturité, la SODECAO transporte lesdits plants pour les mettre à la disposition des opérateurs gracieusement, quelle que soit la distance entre la pépinière et la plantation. C’est l’une des contributions de l’Etat au développement de la cacaoculture.

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